Chikungunya

mise à jour
Mise à jour 24/01/2021

INTRODUCTION/GÉNÉRALITÉ

  • En langue Makondée, chikungunya signifie « qui marche courbé en avant », et évoque la posture adoptée par les malades en raison des intenses douleurs articulaires.
  • Alphavirus de la famille des Togaviridae
  • Transmis par la piqûre de moustiques femelles du genre Aedes (A. aegyptii et A. albopictus essentiellement)

HISTORIQUE

  • La maladie du chikungunya a été décrite pour la première fois en 1952 lors d'une flambée épidémique qui a eu lieu sur le plateau du Makonde dans la province du Tanganyika, dans le sud de l'actuelle Tanzanie.
  • Le chikungunya est présent en Afrique, en Asie et dans le sous-continent indien. Les infections humaines en Afrique sont restées à des niveaux assez bas pendant un certain nombre d'années, mais en 1999-2000 une flambée importante s'est produite en République démocratique du Congo et en 2007 une flambée s'est déclarée au Gabon.
  • À partir de février 2005, une importante flambée de chikungunya s'est produite dans les îles de l'Océan indien. Un grand nombre de cas importés en Europe ont été imputés à cette flambée, pour la plupart en 2006 quand l'épidémie de l'Océan indien était à son comble. Une flambée importante de chikungunya est survenue en Inde en 2006 et en 2007. Plusieurs autres pays de l'Asie du Sud-est ont également été affectés. En 2007 la transmission a été enregistrée pour la première fois en Europe, à l'occasion d'une flambée localisée dans le Nord-est de l'Italie.
  • Depuis 2005, l’Inde, l’Indonésie, les Maldives, le Myanmar et la Thaïlande ont signalé 1,9 million de cas. En 2007, la transmission de la maladie a été signalée pour la première fois en Europe, lors d’une flambée localisée dans le nord-est de l’Italie, au cours de laquelle 197 cas ont été enregistrés, et qui a confirmé que des flambées dues au moustique Ae. Albopictus pouvaient très bien se produire en Europe.
  • En décembre 2013, la France a signalé deux cas autochtones confirmés en laboratoire (indigènes) de chikungunya dans la partie française de l'île antillaise de Saint-Martin. Depuis lors, la transmission locale a été confirmée dans plus de 43 pays et territoires des Amériques. Il s'agissait de la première flambée de chikungunya par transmission autochtone documentée dans cette région. Le 21 octobre 2014, la France a confirmé 4 cas d’infection par le chikungunya contractée localement à Montpellier (France).
  • Une épidémie de Chikungunya est apparue fin novembre 2013 dans l'île de Saint-Martin dans les Antilles françaises. En 2014, elle s'est propagée à l'ensemble des Caraibes puis aux pays d'Amérique et aux îles de l'Océanie avec des centaines de cas exportés en Europe et ailleurs dans le monde.1
  • Fin 2014, des flambées ont été signalées dans les îles du Pacifique.Une flambée de chikungunya a été enregistrée dans les Îles Cook et les Îles Marshall, tandis que le nombre de cas dans les Samoa américaines, la Polynésie française, le Kiribati et les Samoa diminuait.
  • En avril 2015, plus de 1 379 788 cas suspects de chikungunya avaient été enregistrés dans les Caraïbes, dans des pays d’Amérique latine et les États-Unis d’Amérique. Cent quatre-vingt-onze décès ont aussi été imputés à cette maladie pendant la même période. Le Canada, le Mexique et les États-Unis ont aussi relevé des cas importés. L’OMS est intervenue suite à de petites flambées de chikungunya fin 2015 dans la ville de Dakar (Sénégal) et dans l’État du Punjab (Inde).
  • Dans les Amériques en 2015, 693 489 cas suspects et 37 480 cas confirmés de chikungunya ont été notifiés à l’Organisation panaméricaine de la Santé, le Bureau régional de l’OMS, la Colombie supportant le plus lourd fardeau avec 356 079 cas. Ces chiffres étaient toutefois inférieurs à ceux de 2014, où l’on avait enregistré plus d’un million de cas dans cette Région.
  • La tendance à la baisse se poursuite en 2016, avec 31 000 cas notifiés à l’OPS jusqu’au 18 mars 2016, ce qui représente une division par cinq du nombre par rapport à la même période de 2015. Malgré cette tendance, le chikungunya demeure une menace dans la Région, l’Argentine ayant récemment signalé sa première flambée.1

PHYSIOPATHOLOGIE

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ÉPIDÉMIOLOGIE

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FACTEURS DE RISQUES

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EXAMEN CLINIQUE

A) Formes asymptomatiques ou fièvres isolées les plus fréquentes

B) Formes algo-éruptives = syndrome "dengue-like"

  • Incubation : 4-7 jours (1-12 jours)
  • Fièvre d’apparition brutale > 38°5, de courte durée
  • Douleurs articulaires plus fréquentes et plus intenses que dans la dengue, récidivantes, invalidantes et persistantes constituant la principale séquelle concernant principalement les petites ceintures articulaires (poignets, doigts, chevilles, pieds) mais aussi les genoux et plus rarement, les hanches ou les épaules.
  • myalgies importantes, céphalées
  • Exanthème maculo-papuleux parfois associé à un prurit
  • Une inflammation d’un ou plusieurs ganglion(s) lymphatiques cervicaux ou encore une conjonctivite.
  • Manifestations hémorragiques mineures, surtout chez les enfants (Des saignements des gencives ou du nez ont été fréquemment décrits, principalement en Asie).1

C) Formes compliquées et graves exceptionnelles :

  • Neurologiques : méningo-encéphalite, syndrome de Guillain-Barré
  • Viscérales : hépatite fulminante, myocardite, atteinte rénale
  • Cutanées : lésions cutanées vésiculo-bulleuses extensives
  • Décès chez les personnes âgées ou avec comorbidités
  • Transmission materno-foetale en période pré-partum, pouvant être responsable chez le nouveau-né d’atteintes neurologiques et cutanées graves

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

A) Définition des cas selon InVS 

Cas suspect :

  • Fièvre > 38,5°C d’apparition brutale
  • et douleurs articulaires invalidantes
  • en l’absence de tout autre point d’appel infectieux

Cas probable :

  • Cas suspect avec IgM positives isolées 

Cas confirmé :  = Cas suspect et confirmation biologique :

  • séroconversion
  • ou RT-PCR positive
  • ou isolement viral

B) Diagnostic d’orientation 

  • Leucopénie
  • CRP < 50 mg/l le plus souvent

C) Diagnostic positif 

1) Amplification génique (RT-PCR)

  • sensibilité similaire à l’isolement viral
  • approche quantitative possible
  • positive pendant la période virémique (7 premiers jours après le début des symptômes)

2) Sérologie (détection d'IgM spécifiques)

  • positive à partir de J7 des premiers symptômes

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

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ÉTIOLOGIE

  • Arbovirus (virus transmis par les arthropodes). 
  • Famille : Togaviridae
  • Genre : Alphavirus
  • Enveloppé, structure icosaédrique, 70 nm de diamètre
  • ARN monocaténaire, 11-12 kb
  • Transmission par piqûre de moustiques femelles du genre Aedes identifiables grâce à la présence de rayures noires et blanches. Les deux espèces incriminées sont Aedes aegypti et Aedes albopictus. Les deux moustiques sont également impliqués dans la transmission d’autres arbovirus, notamment la dengue et la fièvre jaune.1

COMPLICATIONS

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PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE

A) Phase aiguë 

  • Traitement uniquement symptomatique
  • Paracétamol recommandé mais attention aux surdosages
  • Aspirine et anti-inflammatoires non stéroïdiens contre-indiqués pendant la période virémique
  • Maladie à déclaration obligatoire

B) Phase post-aiguë et chronique1

  • Antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens 
  • Physiothérapie
  • Traitement d'un rhumatisme inflammatoire chronique le cas échéant

ÉVOLUTION/PRONOSTIC

  • Habituellement, la rémission des symptômes cliniques est assez rapide avec la disparition en quelques jours de la fièvre et des manifestations cutanées mais les signes articulaires peuvent perdurer sur plusieurs semaines
  • Il ne semble pas que l’infection par le virus chikungunya soit la cause directe des quelques cas mortels rapportés lors des épidémies.
  • L’atteinte articulaire peut durer sur un mode subaigu ou chronique pendant plusieurs mois voire plusieurs années, et ceci d’autant plus fréquemment que l’âge du malade est avancé : selon une étude rétrospective sud-africaine, elle concernerait 10% des patients 3 à 5 ans après une infection aiguë au virus chikungunya.1

PRÉVENTION

A) Mesures environnementales fondamentales 

  • Lutte antivectorielle (collective) : épandages précautionneux d’insecticides et une élimination des gîtes larvaires potentiels, particulièrement autour des habitations (pots de fleur, récipients divers, pneus usagés, déchets encombrants, etc.).
  • Mesures de protection contre les piqûres de moustiques (individuelles) : il s’agit de limiter sa propre exposition au moustique vecteur, en portant des vêtements longs, en s’appliquant des répulsifs cutanés, et en utilisant des insecticides sur les vêtements et les moustiquaires.
  • Mesures d’isolement des cas de Chikungunya diagnostiqués dans le Sud-Est de la France

B) Vaccination 

Les premiers vaccins sont en cours de développement (essais de phase 2 terminés)

C) CAT devant un cas sur l’ensemble du territoire métropolitain 

Tout cas confirmé de chikungunya (importé ou autochtone) défini par la mise en évidence d’une fièvre supérieure à 38,5°C d’apparition brutale et de douleurs articulaires invalidantes et d’une confirmation biologique (IgM positives ou séroconversion ou RT-PCR positive) doit être immédiatement signalé à la plateforme régionale de veille et d’urgences sanitaires (par tout moyen approprié, téléphone, fax, message électronique) puis notifié, à l’aide de la fiche de notification de DO

1) Ensemble du territoire métropolitain 

  • Déclaration obligatoire des cas confirmés biologiquement (signalement et notification)

2) Zone avec potentiel d’implantation du vecteur (niveau albopictus 0b) 

  • Déclaration obligatoire des cas confirmés biologiquement
  • Sensibilisation renforcée à la DO des déclarants potentiels (cliniciens et biologistes)

3) Zone avec implantation avérée du vecteur (niveau albopictus 1) en période d’activité du vecteur : Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Var, Haute-Corse, Corse-du-Sud, Bouches- du-Rhône, Vaucluse, Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales, Haute-Garonne, Lot et Garonne, Drôme, Ardèche, Isère et Rhône

a) Signalement accéléré à l’ARS des cas suspects importés par tout déclarant avec :

  • Recueil des données de la fiche de signalement accéléré et demande de confirmation biologique
  • Confirmation accélérée du diagnostic par le Centre national de référence des Arbovirus (CNR).
  • Investigation épidémiologique et investigation entomologique et mise en œuvre éventuelle des mesures de LAV en fonction des données recueillies.

b) Analyses dans le laboratoire préleveur ou son laboratoire correspondant pour les cas suspects autochtones avec analyse quotidienne par l’InVS des résultats du réseau de laboratoires avec analyse quotidienne de l’InVS des résultats de laboratoires avec :

  • Confirmation des positifs par le CNR
  • Communication, information et sensibilisation des médecins cliniciens et des biologistes

SURVEILLANCE

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CAS PARTICULIERS

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THÉRAPIES FUTURES

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RÉFÉRENCES