Oxyurose

mise à jour
Mise à jour 31/01/2021

INTRODUCTION/GÉNÉRALITÉ

  • L’oxyurose est une parasitose intestinale cosmopolite strictement interhumaine causée par un nématode, l’Enterobius vermicularis communément nommé « oxyure ».
  • Enterobius vermicularis : Il s'agit de vers parasites ronds et blancs, qui mesure de 2 à 5 mm pour le mâle (queue recourbée) et de 8 à 13 mm pour la femelle (queue effilée, pointue).1

 

HISTORIQUE

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PHYSIOPATHOLOGIE

  • La transmission est strictement inter-humaine et se fait sur un mode féco-oral.
  • Les vers adultes mâles et femelles vivent dans le côlon.
  • Chaque nuit, les femelles fécondées migrent vers la marge anale où elles pondent des œufs (seule la femelle gravide franchit le sphincter anal). Elle s’accroche par sa bouche à la muqueuse anale et pond en moyenne 10.000 œufs avant de mourir. 
  • Les œufs sont très résistants dans le milieu extérieur et peuvent survivre 2 à 3 semaines à température ambiante.
  • L'homme se contamine par ingestion (voire inhalation et absorption des oeufs par la poussière) des œufs émis dans le milieu extérieur de manière directe par le manuportage ou indirecte par l'alimentation et l'eau souillée. Le plus souvent, ils sont transportés par les mains (ils se retrouvent surtout sous les ongles) pour ensuite être ingérés par la personne déjà infectée (auto-inoculation : se produit facilement par le transport digital des œufs de la zone péri-anale à la bouche.) ou par un hôte différent.
  • Les œufs éclosent dans l'estomac sous l’effet des sucs digestifs et libèrent les larves qui évoluent dans l’intestin grêle où elles subissent 5 mues en 2 à 6 semaines pour devenir adultes dans la région caeco-appendiculaire. 

  • Les vers adultes se reproduisent et le cycle se répète. 

 

ÉPIDÉMIOLOGIE

  • L'homme est le seul réservoir de ce parasite.
  • L'affection est cosmopolite, et toujours présente dans les pays développés.
  • L'oxyurose est la plus fréquente des maladies parasitaires causées par des vers intestinaux en France et une des parasitoses les plus répandues, avec plus de 30% des enfants infectés dans le monde.1
  • L'oxyurose ne dépend pas directement du péril fécal,1 mais plutôt de l'hygiène des mains (mains sales chez l'enfant) et d'une promiscuité familiale ou communautaire (vie en collectivité)
  • Elle constitue une véritable « parasitose infectieuse », survenant par petites épidémies intrafamiliales (famille nombreuse), en collectivité de jeunes enfants (crèches, jardins d'enfants, écoles maternelles...), et chez les adultes en institution fermée avec manque d'hygiène (prisons, asiles psychiatriques...). 1 1
  • La présence d’une grande quantité d’œufs infectieux dans la région périanale favorise l’auto-inoculation, particulièrement chez les individus qui mettent leurs doigts dans leur bouche. À cause de la courte durée de vie des vers, les infections chroniques sont habituellement dues à des réinfections répétées.1
  • La transmission se fait par l’ingestion d’œufs :
    • Par contact direct.
    • Par contact indirect : mains, vêtements, literie, serviettes, sièges des toilettes et bains, aliments.
    • Par auto-inoculation.
  • L’oxyurose ne confère pas d’immunité.

FACTEURS DE RISQUES

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EXAMEN CLINIQUE

  • En général, le portage d’E. vermicularis est asymptomatique
  • La clinique est dominée par un prurit anal (la substance collante, gélatineuse, dans laquelle les œufs sont déposés et les mouvements du ver femelle sont responsables du prurit péri-anal), à prédominance vespéral ou nocturne, intense, obligeant au grattage et majoré par lui, il sévit par crises de 2 à 4 jours et peut s’accompagner de lésions péri-anales de grattage. 
  • Les troubles digestifs sont fréquents : épisodes de diarrhée, douleurs abdominales,anorexie. 1
  • Les manifestations nerveuses (irritabilité, troubles du sommeil et de la concentration) sont classiques mais aspécifiques.1 
  • Plus rarement, à cause de la migration des œufs, les oxyures peuvent déclencher une vulvovaginite (inflammation de la vulve et du vagin) chez la petite fille, une urétrite (inflammation de l'urètre), une cystite 1 et/ou appendicite.1 
  • Des cas de salpingites et de granulomes pelviens susceptibles d'entrainer une infertilité ont été rapportés.1 1
  • Chez la femme enceinte, les oxyures ne posent pas de problèmes particuliers, ils ne provoquent que des troubles digestifs mineurs se surajoutant aux désagréments habituels de la grossesse.1

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

En général diagnostic est clinique : observation de vers adultes blancs et mobiles visible à l'oeil nu dans les selles ou sur la marge anale. Les chances d’observer les vers sont plus grandes de 2 à 3 heures après que l’enfant s’est endormi.

A) Biologie-Parasitologie

  • NFS : Une hyperéosinophilie sanguine modérée peut parfois être constatée en fin de période d’incubation.
  • L'examen parasitologique des selles est fréquemment négatif (moins de 5% des sujets infectés ont des œufs dans leurs selles) 1

B) Scotch-test 

  • La recherche des œufs caractéristiques pondus sur la marge anale permet une identification facile de cette parasitose (les œufs ne se voient pas à l’œil nu). 
  • Elle doit être réalisée le matin avant toute toilette locale et toute défécation. 
  • La meilleure technique est le test de Graham, ou test à la cellophane adhésive (« scotch test » anal) qui consiste à appliquer à plusieurs endroits contre les plis radiés déplissée de l’anus la face collante d’un ruban adhésif transparent (scotch). 
  • Le scotch est alors collé sur une lame pour examen au microscope
  • Le test doit habituellement être répété à quelques reprises (1 test détectant 50 % des infections, 3 tests en détectant 90 % et 5 tests en détectant 99 %).

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

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ÉTIOLOGIE

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COMPLICATIONS

  • Les complications liées à l’oxyurose sont la surinfection bactérienne liée au grattage et l'eczématisation de la région, plus difficile à traiter.

PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE

A) Traitement de l'oxyurose 1

Le traitement repose sur la prise d'antiparasitaires (vermifuges). La prise est unique et doit être renouvelée deux à trois semaines plus tard pour éviter l'auto-infestation. 

  • FLUBENDAZOLE PO : 100 mg en prise unique (1 cuillère-mesure ou 1cp), à répéter 15 jours plus tard
  • ou ALBENDAZOLE PO (susp buvable) :
    • Enfant < 2 ans : 200 mg (soit 5ml) en 1 prise unique, à répéter 15 jours plus tard (car le traitement n'est pas actif sur les oeufs)
    • Enfant > 2 ans : 400 mg (soit 10ml) en 1 prise unique, à répéter 15 jours plus tard (car le traitement n'est pas actif sur les oeufs)

B) Mesures associées 

  • Il est recommandé de traiter l'entourage familial simultanément : 
    • la réinfestation par des oxyures est fréquente car les œufs viables peuvent être excrétés jusqu'à 1 semaine après le traitement et ceux dispersés dans l'environnement avant le traitement peuvent survivre 3 semaines.
    • les contaminations intrafamiliales multiples étant fréquentes, le traitement de la famille entière (parents et fratrie), selon le même schéma est indiqué d’emblée chez les personnes habitant avec le sujet et ses partenaires sexuels sans égard à la présence de symptômes ou non.
    • Le traitement est à répéter 2 à 3 semaines après, pour traiter les parasites en cours de cycle.1 1 
  • Le traitement doit s'accompagner d'une prophylaxie pour réduire la propagation des œufs :
    • hygiène des mains (lavées avant et après chaque repas, toilettes, et changement des couches) et des ongles (coupés courts et brossés).
    • toilette périnéale matinale régulière : p

      rendre une douche le matin pour éliminer les œufs de la région de l’anus. La douche est

      préférable au bain, car l’eau du bain risque d’être contaminée.

    • changement et lavage à température suffisante (60 °C) du linge, des vêtements de nuit, de la literie.
    • le port de pyjamas fermés est conseillé chez les jeunes enfants afin d'éviter le manuportage favorisé par le grattage anal.
    • nettoyage des locaux (aspiration des poussières) et des objets (jouets portés à la bouche).1
    • désinfection des salles d'eaux et sanitaires.
  • Remise d'une lettre d'information
  • Il n'existe ni vaccin ni taitement préventif.

ÉVOLUTION/PRONOSTIC

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PRÉVENTION

A) Dépistage des cas contacts

  • En présence d’un seul cas, aucune intervention n’est nécessaire.
  • En présence de plusieurs cas reliés épidémiologiquement entre eux, à l’intérieur d’une période de 2 mois :

Considérer comme contacts :

  • Dans un service de garde en milieu familial : les enfants fréquentant ce service (à temps plein ou à temps partiel) et les personnes de la maison.
  • Dans un CPE ou une garderie : les enfants et les éducatrices appartenant au groupe (à temps plein ou à temps partiel) du sujet. La décision d’élargir à d’autres groupes doit être prise au cas par cas en prenant en considération les interactions possibles avec d’autres groupes lors d’activités ou de périodes de la journée;
  • Dans une école primaire : aucun contact;
  • Dans une école secondaire : aucun contact.

Remettre une lettre explicative aux contacts identifiés en service de garde. La situation devrait être évaluée au cas par cas. La lettre informe les contacts sur l’infection et les invite à consulter au besoin un médecin ou un pharmacien.

Pour les contacts en service de garde ou parfois en milieu scolaire, il est recommandé de traiter seulement les personnes chez qui des vers ont été vus ou chez qui le scotch tape test démontre la présence d’œufs ou microscope. Ces personnes doivent appliquées les mesures d’hygiène décrites antérieurement.

De façon exceptionnelle, un traitement de tous les contacts du milieu pourrait être envisagé à la suite des recommandations de la Direction de santé publique.

SURVEILLANCE

  • Au besoin, surveiller l’apparition de nouveaux cas ou de symptômes chez les contacts jusqu’à 2 mois après l’apparition du dernier cas.

CAS PARTICULIERS

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THÉRAPIES FUTURES

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RÉFÉRENCES