colite microscopique (CM)
Mise à jour
15/10/2021
INTRODUCTION/GÉNÉRALITÉ
- Le diagnostic de colite microscopique (CM) est porté exclusivement par l’étude anatomopathologiquede biopsies coliques qui montrent une altération de l'épithélium de surface et un infiltrât inflammatoire lympho-plasmocytaire de la lamina propria.
- Il en existe deux types: la colite lymphocytaire (CL) et la colite collagène (CC).
- La colite lymphocytaire se caractérise par une hyper lymphocytose épithéliale supérieure à 20 pour 100 cellules épithéliales.
- La colite collagène par un épaississement collagène supérieur à 10 pim de la membrane basale sous-épithéliale.1
HISTORIQUE
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PHYSIOPATHOLOGIE
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ÉPIDÉMIOLOGIE
- L’incidence des CM a considérablement augmenté au cours de ces dernières années et est actuellement proche des celles des MICI.
- Il existe une prédominance féminine.
- Pic d’incidence entre les 6ème et 7ème décennies.
- Une origine médicamenteuse et/ou l’existence d’une comorbidité dysimmunitaire sont présentes une fois sur deux.
- Une maladie cœliaque (15 % des cas) doit être systématiquement recherchée par une endoscopie digestive haute avec biopsies duodénales et/ou la recherche d’anticorps anti-transglutaminase de classe IgA.
- Les autres affections dysimmunitaires associées sont la polyarthrite rhumatoïde, le diabète insulinodépendant, la thyroïdite auto-immune, la maladie de Biermer et les collagénoses.1
FACTEURS DE RISQUES
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EXAMEN CLINIQUE
A) Signes digestifs
- Le diagnostic est en général porté chez une personne souffrant de diarrhée chronique secrétoire.
- Les selles sont liquides, non glairo-sanglantes, nocturnes dans 30% des cas, souvent impérieuses avec possible incontinence.
- Il peut s’y associer des douleurs abdominales, un météorisme et des signes généraux à type d’asthénie et de perte de poids qui peut atteindre 10 kg.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
A) Biologie
- Il peut exister une hypokaliémie de déplétion potassique (du fait de la diarrhée sécrétoire abondante) et un discret syndrome inflammatoire, les autres examens biologiques sont normaux dans la majorité des cas.
- Le taux de calprotectine fécale n’aide pas au diagnostic car il peut être normal ou élevé.
B) Coloscopie avec biopsies coliques et examen anatomopathologique
- En cas de diarrhée prolongée : un âge> 50 ans, la présence de selles nocturnes, une perte de poids, l’introduction récente ou semi récente d'un nouveau médicament et la présence d'une maladie auto-immune associée augmentent la probabilité de colite microscopique et doivent conduire à faire une coloscopie et des biopsies coliques.
- Le diagnostic repose sur les résultats des biopsies coliques étagées réalisées lors d’une coloscopie, qui doivent être systématiques en cas de diarrhée chronique à endoscopie normale.
- Des lésions macroscopiques de la muqueuse colique ne sont notées que dans environ 10% des cas.1
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
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ÉTIOLOGIE
A) Médicaments
- Tout médicament débuté au cours des 6 mois précédant le début de la diarrhée doit être suspecté.
- Ceux pour lesquels l’imputabilité a été la mieux montrée sont indiqués sur le tableau ci-dessous.
- Les symptômes apparaissent en moyenne 4 à 8 semaines après l’introduction du médicament causal mais parfois des mois plus tard (y penser donc quelle que soit l’ancienneté de prise d’un médicament si celui-ci fait partie de la liste des coupables fréquents).
B) Autres facteurs déclenchants
- Parmi les facteurs environnementaux associés figurent aussi : le tabac, des modifications du microbiote (antibiothérapie et infections digestives par exemple à Yersinia enterocolitica ou Clostridium difficile).1
COMPLICATIONS
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PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
- Le traitement consiste en premier lieu en l’éviction des médicaments suspectés.
- En l’absence d’amélioration (en quelques jours ou semaines) après arrêt du médicament suspecté ou en l’absence de cause médicamenteuse, différents traitements peuvent être proposés. Celui dont l’efficacité est (la mieux) prouvée dans les essais contrôlés contre placebo est le budésonide. Il doit être utilisé d’emblée dans les formes sévères (ce qui est jugé par l’intensité de la diarrhée et/ou de la perte de poids ou hypokaliémie. La posologie est de 9mg le matin pendant 8 semaines. Si une rechute survient précocement après son arrêt on peut le prescrire au long cours jusqu’à un an à une posologie la plus basse possible, au maximum de 6 mg/j.
- Dans les formes mineures, on peut proposer en première intention le lopéramide et/ou la cholestyramine (car il existe souvent une malabsorption des acides biliaires) et/ou la mésalazine qui peuvent être prescrits au long cours et réserver le budésonide à libération colique aux situations d’échec.
- Parfois la diarrhée réapparait ainsi que les lésions (rechute) imposant des traitements répétés (cortico-dépendance) et une éventuelle alternative dans ce cas au budésonide. Les médicaments potentiellement efficaces dans cette situation (niveau de preuve faible) sont l'azathioprine (2 à 2,5 mg/kg/j), le méthotrexate (7,5 mg par semaine) ou les anti-TNF.1
ÉVOLUTION/PRONOSTIC
- L'évolution est le plus souvent favorable avec disparition de la diarrhée et (souvent mais inconstamment) disparition des lésions histologiques.
- Le risque de cancer colo-rectal n'est pas augmenté.
PRÉVENTION
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SURVEILLANCE
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CAS PARTICULIERS
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THÉRAPIES FUTURES
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