Encéphalite à tiques

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Mise à jour 21/11/2021

INTRODUCTION/GÉNÉRALITÉ

  • Plusieurs terminologie : 
    • Encéphalite à tiques
    • Méningo-encéphalite européenne saisonnière à tiques

    • MEVE (Méningo-Encéphalite Verno-Estivale)
    • FSME (Früh Sommer Meningo-Enzephalitis)
    • TBE (Tick Borne Encephalitis) 1
  • L’encéphalite à tiques est une zoonose transmise à l’homme par piqûre de tiques (ordre des Acariens) du genre Ixodes : Ixodes ricinus en Europe et Ixodes persulcatus en Asie.
  • Due à un virus à ARN, genre Flavivirus (flaviridae) : virus de l'encéphalite à tiques. 
  • On reconnaît parmi les nombreux isolats de virus responsables de la méningo-encéphalite à tiques trois sous-types : européen, sibérien et Far Eastern.1
  • Il semblerait que cette maladie soit sous-diagnostiquée car la méningo-encéphalite à tiques est mal connue des médecins et seuls les cas nécessitant une hospitalisation sont identifiés.

HISTORIQUE

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PHYSIOPATHOLOGIE

  • Le réservoir de virus est représenté par une grande variété d’animaux sauvages et domestiques (rongeurs, rennes, moutons, chèvres, etc.) qui hébergent la tique dans leur pelage et sont porteurs du virus.
  • La transmission du virus via la consommation de lait cru dans les pays de forte endémie a été rapportée mais plus rarement.1
Adapté de Mansfield KL et al. J Gen Vir. 2009. 90, 1781– 1794

ÉPIDÉMIOLOGIE

  • De 5000 à 13000 cas d’encéphalite à tiques sont rapportés chaque année dans le monde. 
  • Très rare en France, l’encéphalite à tiques sévit actuellement de l’Europe de l’Est au nord du Japon et de la Chine. Il s’agit d’une affection aiguë endémique en Europe centrale et septentrionale ainsi qu’en Asie septentrionale ; elle y représente un réel problème de santé publique du fait de sa fréquence et de sa gravité (létalité, séquelles neurologiques).1
  • Le virus est transmis principalement par les tiques du genre Ixodes. L’être humain, ainsi qu’un grand nombre d’animaux domestiques et sauvages peuvent être touchés. Il s’agit d’une zoonose.
  • Du printemps à l’automne, au cours d’activités en forêts ou en zones broussailleuses
  • En France l’incidence reste faible (< 20 cas/an, essentiellement en Alsace), mais une augmentation a été notée en 2016.1
  • La méningo-encéphalite à tiques (FSME) est endémique en Europe centrale et orientale. Depuis 2005, le nombre de cas annuel de méningo-encéphalite à tiques déclarés en Suisse varie entre 100 et 250. On note une augmentation marquée ces dernières années, dont les causes sont probablement multifactorielles : conditions climatiques favorables à la présence de nombreuses tiques et météo propice aux activités humaines en plein air. 
La figure 1 présente le nombre de cas depuis 2000 ;
elle met en évidence un pic en 2005/2006 et une augmentation
marquante depuis 2016, jusqu’à 377 cas en 2018.

FACTEURS DE RISQUES

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EXAMEN CLINIQUE

  • L’infection peut être asymptomatique.
  • Dans la première phase de la maladie, soit 7 à 14 jours après la piqûre d'une tique infectée, des symptômes d'allure grippale apparaissent chez certaines personnes. La plupart d’entre elles cependant ne présentent aucun signe de maladie.
  • Après une période asymptomatique, une atteinte du système nerveux central (Méningite ou méningo-encéphalite) se manifeste chez 5 à 15% des malades par des symptômes tels que maux de tête, sensibilité excessive à la lumière, vertiges ainsi que troubles de la concentration et de la marche. Ceux-ci peuvent persister des semaines, voire des mois. 
  • Des paralysies séquellaires (dans 10 à 20 % des cas) des bras, des jambes ou des nerfs du visage peuvent survenir chez une partie des patients et entraîner une invalidité durable. 
  • La maladie est mortelle dans environ 1% des cas avec symptômes neurologiques.1
Adapté de Holzmann H. Vaccine. 2003. Apr 1;21 Suppl 1:S36-40

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

A) Diagnostic positif 

  • Le diagnostic repose comme pour toute encéphalite sur la clinique, la réalisation d’une IRM cérébrale et d’une ponction lombaire qui montrera une méningite lymphocytaire.1
  • Anomalies IRM dans jusqu’à 18% des cas, avec lésions :  Thalamus, Cervelet, Tronc cérébral, Noyau caudé
  • EEG anormal dans 77% des cas.1

B) Diagnostic étiologique 

1) RT-PCR sur sang et LCR

2) Sérologie par méthodes immunoenzymatiques commerciales :

  • à partir de J7 mise en évidence d’IgM spécifiques +++
  • ou ascension significative (X 4) du titre d’IgG (ELISA) sur un 2ème prélèvement au moins 10 jours plus tard (nombreuses réactions croisées avec les autres flavivirus)
Adapté de Holzmann H. Vaccine. 2003. Apr 1;21 Suppl 1:S36-40

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

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ÉTIOLOGIE

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COMPLICATIONS

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PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE

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ÉVOLUTION/PRONOSTIC

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PRÉVENTION

Il est recommandé que les médecins, notamment les médecins généralistes, donnent une information à leurs patients sur la borréliose de Lyme et les autres maladies vectorielles à tiques (MVT) 1, les mesures de prévention et l’attitude à adopter en cas de découverte d’une tique fixée sur le corps.

  • La prévention primaire de la borréliose de Lyme et des autres MVT consiste à éviter les piqûres de tique.
  • La prévention secondaire de ces maladies consiste à éviter la borréliose de Lyme et les autres MVT après une piqûre.

A) Prévention primaire

Les mesures à adopter sont simples : 

  • Eviter les zones de hautes herbes
  • Porter des vêtements longs et clairs afin de mieux repérer les tiques 

  •  

     

    Glisser les bas de pantalon dans les chaussettes, voire utiliser des guêtres
  • Porter des vêtements couvrants (protection de la tête et du cou, en particulier chapeau chez les enfants) et des chaussures fermées.
  • Des répulsifs peuvent être utilisés en complément et pour des expositions occasionnelles : DEET (seule molécule à disposer d'une AMM), KBR3023, IR35/35, PMDRBO (principe actif de l'eucalyptus citronné). Ces répulsifs ne sont pas recommandés chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 24 mois.

  • Une imprégnation vestimentaire par des insecticides est aussi possible. La perméthrine, notamment, peut être appliquée en pulvérisations sur la face externe des vêtements. Son effet dure 6 semaines.1 Les répulsifs sont des produits potentiellement toxiques qu’il convient d’utiliser avec précaution. Il est recommandé de se conformer aux précautions d’usage indiquées sur la notice du produit.

  • Pratiquer un examen minutieux du corps le plus rapidement possible après le retour de la zone infestée, sans oublier la tête (oreille et cuir chevelu), les plis, les organes génitaux et le nombril.1

     

     

B) Prévention secondaire

1) Retrait de la tique

  • Le retrait d’une tique doit être réalisé le plus rapidement possible. Il est recommandé de retirer la tique mécaniquement avec un tire-tique, par rotation-traction de façon perpendiculaire à la peau, en évitant d’arracher la tête de la tique. Ce tire-tique, commercialisé en particulier en pharmacie, existe en petite taille pour les nymphes et en grande taille pour les adultes.
  • L’application préalable d'éther, de pétrole ou d'un autre produit chimique provoquerait la régurgitation de la tique et la libération de Borrelia et doit donc être proscrite.

  • Il faut désinfecter le site de piqûre après le retrait (et non pas avant car il existe un risque théorique de régurgitation de la tique).

2) Surveillance

  • Vérifier la vaccination antitétanique.
  • La présence d'une petite zone d'érythème autour de la piqûre immédiatement ou dans les 24 premières heures après la morsure est le résultat d'une réaction aux composés salivaires de la tique et ne doit pas être confondue avec un érythème migrant. La durée minimale d'incubation de l'EM est de 3 jours.1
  • Il est recommandé d’informer le patient et son entourage des signes à surveiller. En plus d’une évolution du point de piqûre (érythème migrant dans la borréliose de Lyme, tache noire dans d’autres MVT, etc.), les signes cliniques à surveiller dans les semaines qui suivent une piqûre de tique sont notamment :
    • signes généraux : douleurs, fièvre, fatigue inexpliquée
    • signes focaux : atteinte dermatologique (érythème migrant ailleurs qu’au site de piqûre), articulaire, neurologique...1
  • Il est recommandé de noter dans le dossier médical du patient (et dans le carnet de santé des enfants) la notion de piqûre de tique (date, localisation anatomique), de prendre des photos (et de demander au patient de le faire pour documenter l’évolution), de noter la localisation géographique.

3) Il n'est pas recommandé : 1

  • de prescrire une antibioprophylaxie (Grade B) quel que soit le terrain (aucun risque infectieux supplémentaire n’a été démontré chez la femme enceinte, chez l’enfant de moins de 8 ans ou chez le patient immunodéprimé), le nombre de tiques retirées (même en cas de piqûres multiples), la durée d'attachement, le niveau de gorgement et la stase (phase de métamorphose) de la tique. L’abstention thérapeutique avec une surveillance rapprochée est recommandée à la condition expresse de l’absence d’érythème migrant ou d’autres symptômes liés à des MVT. 
  • de réaliser une sérologie de maladie de Lyme après morsure de tique, en l'absence de symptômes évocateurs (Grade A)
  • de pratiquer un auto-test (Grade A)
  • d'envoyer la tique dans un laboratoire (ou de tester la tique à l'aide d'un test rapide) pour détection d'agents infectieux, dans l'objectif de prescrire une antibiothérapie à la personne piquée (Grade A).
  • d'interrompre l'allaitement maternel du fait d'une piqûre de tique chez une femme allaitante (Il n'y a pas de risque de transmission de Borrelia par le lait maternel)

C) Vaccination 1

La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les personnes résidant dans des zones où sévit la maladie et chez les voyageurs adultes et enfants exposés. Elle diminue le risque individuel de contracter la maladie.

1) Recommandations pour les voyageurs

La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les voyageurs (adulte et enfant de plus d’1 an) devant séjourner en zone rurale ou boisée des régions d’endémie jusqu'à 1500 mètres d'altitude, du printemps à l’automne.

En Europe, elle est :

  • recommandée comme indiqué ci dessus dans les pays suivants : Allemagne,  Autriche,  Estonie, Finlande,  Lettonie, Lituanie,  Pologne,République tchèque,  Russie occidentale,  Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse,
  • à discuter au cas par cas dans les pays suivants : Albanie, Arménie,Belgique, Biélorussie, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Danemark, France, Hongrie, Italie, Kazakhstan, Macédoine, Moldavie, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Roumanie, Serbie, Ukraine.

Hors Europe, elle est à discuter en : Chine (Nord-Est et Nord-Ouest), Corée du Sud, Japon, Kirghizstan, Mongolie, Russie orientale.

2) Schéma de vaccination

a) Adultes et adolescents de plus de 15 ans :

  • 2 injections à un mois d’intervalle.
  • 1 rappel administré entre le 5e (ou 9e mois) en fonction du vaccin, et le 12e mois.

b) Enfants et adolescents de 1 à 15 ans : 1 injection du vaccin pédiatrique selon le même schéma.

Si une protection plus rapide est nécessaire (départ imminent), deux « schémas accélérés » peuvent être utilisés, selon le vaccin :

  • 2 injections : 1ère injection, puis 2e injection quatorze jours après, 3e injection cinq à douze mois après ;
  • 3 injections : 1ère injection, puis 2e injection sept jours après, puis 3e injection sept jours après. Le 1er rappel doit être effectué douze à dix-huit mois après la première vaccination.

Si l’exposition au risque d’encéphalite à tiques persiste, un rappel pourra être fait au bout de trois ans.

3) Efficacité et impact

  • L’efficacité du vaccin est supérieure à 90%.
  • Des campagnes de vaccination dans certaines zones touchées comme l’Autriche ou certaines régions d’Allemagne ont permis de réduire significativement le nombre de cas d’encéphalites à tiques.

4) Noms commerciaux

Le vaccin de l’encéphalite à tiques est un vaccin inactivé. Deux vaccins (dont un pour enfant) sont disponibles en France.

SURVEILLANCE

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CAS PARTICULIERS

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THÉRAPIES FUTURES

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RÉFÉRENCES