Infections invasives à méningocoque
INTRODUCTION/GÉNÉRALITÉ
- Les infections invasives à méningocoque (IIM) sont dues à la bactérie Neisseria meningitidis.
- Il s’agit d’un germe encapsulé, très fragile, possédant 12 sérotypes mais dont 5 sont les plus fréquemment impliqués dans les cas d’Infection invasive à Méningocoque (IIM) (A, B , C, Y et W). Leur incidence varie selon l’âge et la localisation géographique. 1 1 1
- Associées à un fort taux de létalité et à une fréquence importante de séquelles sévères (>10%), les IIM font partie des maladies à déclaration obligatoire.
- Leur surveillance se base sur des données cliniques et épidémiologiques.
HISTORIQUE
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PHYSIOPATHOLOGIE
- Les infections invasives à méningocoque (IIM) sont causées par des bactéries commensales du rhinopharynx,1 les méningocoques. Ils sont les causes majeures des méningites aigües.
- Parmi les IIM, la méningite à méningocoque est une infection des membranes enveloppant le cerveau et la moelle épinière, les méninges. Elle peut survenir chez des sujets porteurs d’une souche pathogène de cette bactérie.1
ÉPIDÉMIOLOGIE
A) Dans le monde
Les infections invasives à méningocoque (IIM) représentent :
- Environ 500 000 personnes touchées par an dans le monde selon l’OMS 1
- 1 à 3 cas pour 100 000 habitants par an dans les pays industrialisés
Neisseria meningitidis est susceptible de provoquer des épidémies importantes.
La répartition géographique et le potentiel épidémique varient selon les sérogroupes. Les infections peuvent apparaitre sous forme d’épidémies périodiques, par exemple dans une zone de l’Afrique subsaharienne appelée la ”ceinture de la méningite”.1
B) En France (2)
- En 2019, 459 cas ont été déclarés correspondant à un taux d'incidence, après correction pour la sous-déclaration, estimé à 0,76/100 000 habitants pour la France entière.
- Le taux d'incidence était relativement stable par rapport à l'année 2018.
- Une variation saisonnière des IIM est observée, avec un nombre de cas plus important en hiver (janvier avec 57 cas en 2019) et plus faible en été (août avec 24 cas en 2019).
C) Transmission après un contact (3)
- étroit (< 1 mètre)
- prolongé (> 1 heure)
- avec une personne contaminée
- Risque de transmission dans les 10 jours ayant précédé la survenue de l’IIM (On considère qu’un patient est contagieux dès 10 jours avant son hospitalisation et jusqu’à la première injection d’antibiothérapie IV.)
- Période d’incubation en moyenne 3-4 jours 1
La transmission se fait par voie aéroportée via des gouttelettes de Flügge, ce qui en fait une bactérie très contagieuse.
D) Classes d’âge les plus touchées
- Les infections invasives à méningocoque ont une incidence similaire entre les deux sexes (ratio de 0,8). Toutes les classes d’âge sont touchées par les IIM. Cependant, des classes d’âge sont plus à risque.
- Les taux d’incidence permettent de mettre en évidence les classes d’âges les plus affectées :
La distribution des cas est donc variable selon les classes d’âges et les années.
FACTEURS DE RISQUES
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EXAMEN CLINIQUE
A) Symptômes
Il s'agit d'une liste non exhaustive. D'autres symptômes moins communs peuvent apparaître. Il s'agit d'un délai moyen d'apparition des symptômes. Ces délais peuvent être différents d'un individu à l'autre.
Le diagnostic est évoqué devant l’apparition d’un syndrome infectieux associé , chez un patient complétement dénudé, à un purpura ne s’effaçant pas à la vitro-pression et comportant au moins un élément nécrotique ou ecchymotique d’un diamètre supérieur ou égal à 3mm.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
- Une Infection invasive à Méningocoque est confirmée par la présence de N. méningitis dans un prélèvement normalement stérile ( LCS, peau, sang …) et guidé par la présentation clinique.
- Dans tous les cas la réalisation d’hémoculture est indispensable.
- Une recherche par PCR peut compléter la culture.
- Le sérogroupage est à réaliser systématiquement afin de préciser le type de vaccination prophylactique à réaliser chez les sujets contacts.
Un cas d’IIM est défini devant la présence d’au moins 1 des critères parmi :
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
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ÉTIOLOGIE
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COMPLICATIONS
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PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
A) Prise en charge en pré-hospitalier d'une IIM
La prise en charge doit s’effectuer en urgence et associer :
- Appel samu centre 15
- Réanimation d’un état de choc éventuellement (perfusion et expansion volémique)
- L’administration sans délai d’une antibiothérapie (Ceftriaxone au mieux) ou cefotaxime ou à défaut amoxicilline.
- Le patient doit être transféré par le SMUR si le délai de transfert prévu est < à 20 minutes ou par le moyen de transport le plus rapide en cas de non disponibilité du SMUR vers un service d’urgence et / ou de réanimation.
Schéma thérapeutique d’administration d’une première dose d’antibiotique en cas d’IIM suspectée :
B) Prise en charge hospitalière d'une IMM
- A l’admission : réalisation des prélèvements microbiologiques ( PL, Hémocultures, biopsie cutanées), bilan biologique, monitorage et antibiothérapie par Ceftriaxone, mesures de réanimation éventuelles.
- Mesures d’isolement et de prévention de transmission de type « gouttelettes » en plus des mesures standards hospitalières associant un masque simple pour le patientet des masques canard (FFP2) pour les soignants. L’isolement est maintenu pendant 24h après le début de l’antibiothérapie.
- Une décontamination oropharyngée sera administrée en cas d’absence de traitement par ceftriaxone.
ÉVOLUTION/PRONOSTIC
La méningite à méningocoque doit toujours être considérée comme une urgence médicale. Dès l’apparition des symptômes, il est important de commencer le traitement rapidement. 1 Ces infections sont associées à un fort taux de létalité :
L’infection peut être fatale dans les 24 à 48h qui suivent les premiers symptômes 1 1
A) Une infection bactérienne sérieuse
Parmi les 459 cas d’IIM notifiés durant l’année 2019, le purpura fulminans est rapporté dans la fiche de déclaration obligatoire dans 20% des cas. L’évolution était renseignée pour 89% des cas : 1
- 55 cas soit 12% sont décédés
- 24 cas soit 5% ont présenté des séquelles précoces
- la létalité était plus importante en présence (23%) qu’en l’absence (9%) de purpura fulminans
- la létalité était comparable à celle des années précédentes, entre 9 et 12%
B) Gravité des séquelles
Certaines séquelles telles que des lésions cérébrales, une perte auditive ou des troubles de l'apprentissage se retrouvent chez 10 à 20 % des personnes touchées par ces infections.
PRÉVENTION
A) Déclaration obligatoire à l'ARS
- Un signalement téléphonique est à a réaliser 24h/24, sans délai, y compris weekend et jour férié. Il permettra la mise en œuvre des mesures de prophylaxie.
- La fiche de déclaration obligatoire est à faxer le plus rapidement possible même si certain item ne peuvent être renseignés.
- Fiche de déclaration obligatoire disponible sur : https://www.formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_12201.do
B) Antibioprophylaxie autour d’un cas d’IIM
- Elle doit être administrée en urgence afin d’éradiquer le portage des souches virulentes parmi les sujets contact, elle est du ressort du médecin de ville.
- Elle est du ressort du médecin de ville en lien avec un médecin de l’ARS qui doit identifier les sujets contacts défini par :
- En dehors des critères cités, il ne faut pas administrer d’antibioprophylaxie.
- L’antibioprophylaxie doit être administrée dans les 24 à 48h chez les cas identifiés comme sujet contact selon les modalités détaillées présentées dans la diapositive suivante.
- Le schéma de base associe rifampicine 600mg x 2/jour pendant 2 jours (à adapter chez la femme enceinte et sous pilule)
- En cas de contre indication ou de résistance le schéma de 2eme ligne repose sur la ceftriaxone IM.
C) Vaccination autour d’un cas d’IIM
- La vaccination complète l’antibioprophylaxie pratiquée autour d’un cas d’IIM en évitant la recontamination en cas de souches circulantes ou d’antibioprophylaxie incomplète ou inefficace.
- Cette vaccination est à faire sans délai, son type dépendant du sérotype de l’infection initiale, selon le statut vaccinal antérieur du sujet contact et se réalise selon les modalités présentées dans la diapositive suivante.
SURVEILLANCE
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CAS PARTICULIERS
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THÉRAPIES FUTURES
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