Tumeurs du sein
Mise à jour
11/11/2020
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CAS PARTICULIERS
A) Activité physique et cancer du sein
1) Généralités
- Réduction de la survenue de cancers chez les personnes pratiquant une activité physique, plus particulièrement ceux du côlon et du sein.1
- Environ 3 000 nouveaux cas de cancers en France seraient liés à l’inactivité physique (données 2015).1
- Cette baisse d’incidence grâce à l’activité physique serait due à une diminution de l’insulinorésistance, de l’inflammation chronique, de l’adiposité et des taux circulants d’estrogènes et à un renforcement de l’immunité. Des mécanismes d’action qui restent à élucider.
2) Effets bénéfiques
- Sur le risque de développer un cancer du sein : Réduction du risque de cancer du sein de 12 à 25 % en fonction des études.1 Seuil d’efficacité : au moins 2 h 30 de marche rapide par semaine. La réponse est proportionnelle à la durée de l’exercice physique. Le plus efficace, une activité physique, de loisir particulièrement, tout au long de sa vie.
- Effets sur la fatigue pendant et après les traitements : plainte fréquente au cours et décours de la prise en charge médicamenteuse, ressentie par 60 à 100 % des patientes. L’efficacité de l’activité physique est maximale quand elle est pratiquée dès le début des traitements.1
- Sur la survie et le risque de rechute : Bénéfice tant en survie globale qu’en survie spécifique liée au cancer du sein, la réduction du risque relatif de décès étant de 0,62 (IC : 0,48-0,80).1 Diminution de mortalité à 10 ans de l’ordre de 6 %.
- Effets sur la qualité de vie
- Pendant les traitements : en plus de la diminution de la fatigue, amélioration des symptômes dépressifs et de l’anxiété, des troubles du sommeil et de la qualité de vie appréciée par des échelles validées.1 L’activité physique adaptée est faisable pendant la chimiothérapie adjuvante. Elle a des effets positifs sur les capacités physiques, le sommeil, allège les douleurs, les symptômes endocriniens et la fatigue. Sous hormonothérapie et notamment sous inhibiteurs de l’aromatase aux nombreux effets indésirables, amélioration significative de la qualité de vie, du fonctionnement corporel, de la vitalité ; atténuation de la fatigue et des douleurs.1
- Après les traitements : bénéfice significatif en termes de qualité de vie, d’aptitudes physiques, d’état émotionnel, de relations sociales et de composition corporelle. Pas d’effet sur le sommeil, les douleurs et la sexualité, mais les études sont hétérogènes.1
3) Activité physique et lymphœdème
- Par mesure de précaution, on a longtemps interdit aux patientes l’activité physique avec le bras du côté du curage axillaire ou du ganglion sentinelle. D’après une revue de 10 études randomisées, on note, en cas d’activité physique (aquagym, natation, yoga…), une diminution significative du volume du bras pour 4 d’entre elles ; pour les 6 autres, une amélioration des symptômes (douleur, lourdeur, faiblesse) et, pour toutes, jamais d’effet délétère.1
- La pratique du « dragon boat » (sport nautique de pagayage intense), qui ne produit pas d’élévation de l’incidence du lymphœdème, conforte ces données.
4) Comment faire en pratique ? 1
a) Pour quelles patientes ?
- Toutes peuvent bénéficier de l’activité physique. Elles doivent être en ALD.
- En situation de métastases, il est recommandé de prendre contact avec l’oncologue référent afin de discuter de ce qui est possible ou non.
- Quel sport ? S’il n’y en a pas à privilégier, les activités de groupe et la présence physique d’un(e) coach sont à favoriser.
b) Prescrire l’activité physique
- L’ordonnance est adaptée (à la condition physique, à l’état de santé) et individualisée en prenant en compte les préférences de la patiente.
- Elle comprend idéalement des conseils sur l’augmentation de l’exercice de la vie quotidienne (déplacements actifs) et sur la réduction du temps passé à des comportements sédentaires.
- L’objectif est de l’amener progressivement vers un style de vie physiquement plus actif sur le long terme (toute sa vie).
c) Suivre la prescription
- Des temps d’échanges peuvent être instaurés afin d’évaluer l’adhésion à l’activité prescrite et de renforcer la motivation.
- à cet égard, il est important de valoriser l’ensemble des progrès obtenus.
THÉRAPIES FUTURES
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